K. Dick, découvrir ses fictions non SF

Signature de K. Dick

Philippe K. Dick, auteur surtout connu pour ses œuvres de science fiction, s’est aussi distingué par des romans plus classiques. Son roman « Bricoler dans un mouchoir de poche » écrit en 1957, paru aux États-Unis qu’en 1985, s’inscrit dans cette deuxième catégorie. Il est paru pour la première fois en France sous le titre « Mon royaume pour un mouchoir ». Les éditions J’ai lu viennent de le republier.

Ce roman offre une image de la société américaine d’après guerre à travers un couple : Roger et Virginia. Virginia a peu confiance en elle, s’intéresse à la psychologie et soignait des blessés pendant la guerre. Roger, prudent mais audacieux, est propriétaire d’un magasin de télés. Leur petit monde va s’écrouler quand ils vont inscrire leur fils, Gregg, dans une école à la campagne pour soigner son asthme. A cette occasion ils vont rencontrer un autre couple, Liz et Chic. Virginia trouve Liz idiote, mais ne remarque pas que cette « idiote » fait tourner la tête de Roger. A suivre !

« Ne pouvez-vous donc pas mettre tout ça de côté et simplement exprimer ce que vous ressentez ? »

Un personnage intéressant dans ce livre, bien que secondaire, est la directrice de l’école, elle est honnête et possède un véritable don pour cerner les personnalités de ses interlocuteurs. Par exemple, elle n’hésite pas à dire ceci à Virginia : « Vous parlez comme un vieux psychiatre décati de l’époque… de l’époque du New Deal. Vous entendez ? Ne pouvez-vous donc pas mettre tout ça de côté et simplement exprimer ce que vous ressentez ? Pourquoi entrer dans ces jeux de langage ? ».

Ce livre est tombé des mains de certains lecteurs, de mon côté je le lis avec plaisir car je trouve la psychologie des personnages bien travaillée, c’est un texte plus profond que ne laisse l’entendre le résumé. Je pense que l’objet de K. Dick, au-delà du jeu des attirances amoureuses,  est bien de nous proposer une photographie de l’Amérique du Nord en nous permettant d’épier par le trou de la serrure la vie de deux couples après guerre. Ne l’ayant pas encore terminé, je ne peux pas vous en dire plus ; néanmoins, voici l’extrait d’un avis made in USA publié sur le site des fans de Philip K. Dick  : « C’est un roman sur la condition humaine – plutôt brut, qui manque de subtilité dans l’ironie, de plus la texture de l’écriture est de l’ordre de celle d’un mauvais artiste – mais plus passionné, plus joyeux,  plus désespéré à la fois,  bourré d’empathie et très vivant. […] La publication de ce roman va offrir une nouvelle perspective sur beaucoup d’œuvres de K. Dick parues ultérieurement. »

Caroline alias CalieBib